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Quatre femmes « d’exception » dans les Epl

Publié le 8 mars 2016

Le bilan de la présence des femmes aux postes à responsabilités, dans le secteur privé comme dans l’économie mixte, est toujours déséquilibré. Pas résignées pour autant, elles veulent toutes se battre et faire bouger les lignes. Témoignages de 4 femmes, élues et salariées, qui travaillent dans les Entreprises publiques locales.

Faire que le monde professionnel ressemble enfin au monde qui l’entoure.

Alors que les femmes représentent 48 % de la population active, elles sont seulement 14 % à occuper des postes de direction dans les entreprises. Et cette proportion n’a que très peu augmenté en dix ans : +1,2 % entre 2003 et 2013 (1). L’économie mixte ne se démarque pas de cette tendance, en plafonnant entre 13 et 14 % de femmes parmi les présidents et directeurs d’Epl (2).

Attention au début de carrière

Des chiffres encore très mauvais malgré les discours rabâchés depuis des années et les quelques mesures prises. Dans le parcours des femmes, un moment de blocage apparait clairement dans leur début de carrière une fois qu’elles ont eu un enfant. « Il y a une bagarre à mener sur ce sujet, lance Catherine Léger, directrice générale de Plaine Commune développement. Les jeunes mamans ne doivent pas refuser des opportunités et le milieu professionnel doit cesser de ne pas leur donner plus de responsabilités. »

Pour faire bouger les mentalités, les réseaux professionnels féminins peuvent jouer un rôle important. Leur nombre a explosé ces dernières années en France. « Entre 2007 et 2014, ils sont passés de 200 à 450″, observe Emmanuelle Gagliardi, directrice associée de Connecting WoMEN (3). L’objectif, aider les femmes dans leur carrière en brisant le fameux plafond de verre. Mais ce dernier reste particulièrement résistant. « Et souvent infranchissable« , déplore Catherine Léger.

Imposer des quotas ?

Un avis partagé par Catherine Choquet, adjointe au maire de Nantes et présidente de la Sem NGE, qui plaide « pour briser le machisme des uns et le plafond de verre des autres« . Et d’en profiter pour suggérer aux Epl d’imposer la parité dans leurs instances, « les quotas étant une étape toujours utile« .

Autre élue au point de vue très différent, Coralie Dénoues, jeune chef d’entreprise et présidente de la Sem Deux-Sèvres Aménagement, considère que « ce sont les femmes qui se créent ce plafond de verre en se mettant des freins« . Volontariste, elle leur conseille de s’y attaquer elles-mêmes et demande aux hommes « d’être conciliants avec celles qui osent ! »

Sensibiliser, oser, imposer… s’entraider ! C’est le mot d’ordre lancé par Valérie Lervant, chef de halle à Triselec, une Sem de tri des déchets. « Je cherchais un emploi avec juste en poche un CAP couture qui ne correspondait pas vraiment à une vocation. Le centre de tri d’Halluin recrutait, et cette main tendue vers moi, je suis heureuse de pouvoir l’offrir à mon tour à d’autres. »

Quelle que soit la méthode retenue, il faut en tout cas faire bouger ce système. Et que le monde professionnel ressemble enfin au monde qui l’entoure.

Philippe Pottiée-Sperry


(1) Portraits de femmes dirigeantes en France, étude KPMG, juin 2015.
(2) Au 1er février 2016, sur 1216 Epl, 164 présidentes et 171 directrices générales ou directrices.
(3) Citée dans un article du Monde du 9 février 2016.

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